dimanche 6 septembre 2009

Malheur à moi!

En bon touriste que je suis, j'ai passé ma fin de semaine à me promener un peu partout. Impossible de fuir les lieux non-peuplés, même les parcs étaient bondés. Il faut dire que la température aidait, soleil magnifique, ciel bleu de rêve, léger vent, mais tout de même humide.

J'avais décidé d'aller dans Asukasa, quartier historique où on trouve un immense temple Shinto: le Senso-Ji. La visite se fait au milieu de la foule nipponne qui s'y rend pour se recueillir.
Contrairement aux mosquées en Turquie, on se mêle aux pèlerins à tout moment et on a accès à tous les lieux, mais je reste pudique quand je visite ces lieux. On franchit une porte sous une immense lanterne rouge, on traverse la cour où il y a des"je sais pas comment ça s'appelle" mais ça sert à se purifier. les gens y allument de l'encens et avec les mains, ils prennent la fumée et l'envoient là où ils ont mal. Il y a aussi des meubles avec des tiroirs numérotés. On prend une boîte en métal, on la brasse et y sort un bâton sur lequel il y a un symbole qui correspond à un tiroir. On ouvre le dit tiroir et il y a une feuille sur lequel est écrit son avenir, sa bonne ou mauvaise fortune.

Je précise parce que voici ce qui est sorti:

NO.66 BAD FORTUNE (je traduis librement)
Quand l'eau et les vagues sont stagnantes, tout devient sale. Les oiseaux tombent du ciel, ce qui veut dire qu'ils sont malades. Vous aurez des problèmes de manière récurrente, alors votre esprit sera confus, vous perdrez le sens de ce que vous faites, n'aurez plus rien à faire. Quand vous aurez l'impression qu'autour de vous, il y a du silence et de la paix, alors, la marde vous tombera dessus. Vos requêtes ne seront pas entendues, vous serez impatient (n.d.l.r: bon enfin! de quoi de vrai) Vous ne trouverez pas ce que vous cherchez. Construire une nouvelle maison ou rénovez sont tous les deux inutiles. Arrêtez de voyager. Mariages de tout genre ou nouvel emploi sont mauvais.

C'est pas drôle non? Je faisais comme si je trouvais ça drôle. Marc dit à la blague qu'il préfère ne pas être avec moi en ce moment, je lui dit de le faire lui aussi: Il pige la même affaire. Je suis content de retourner travailler demain!

Bref, passage touristique réussi. Je me suis rendu seul dans le Parc d'Ueno. On a dû se séparer, Marc et moi parce qu'il devait régler un truc à l'hôtel pour l'arrivée de Carol et Élise (qui sont arrivés en passant!!) Je me suis retrouvé entouré de lieux sacrés, d'enfants japonais trop contents de courir librement, de familles, de touristes, de musées, de cerisiers... bref, un très joli petit coin de verdure, plutôt sympa. Ça a fait du bien tout de même cet espace de silence entre moi et moi. Je me suis assis, j'ai regardé les gens passer, j'ai laissé monter ce qui me passait par la tête, peu importe quoi. Je parle beaucoup pendant la semaine, on est toujours dans le milieu de quelque chose, le quotidien est étourdissant partout et donc tout a l'air de quelque chose... Et soudain, donc, ce petit moment assis, là, à rien faire... regarder, voir, relâcher.
Puis, je me suis retrouvé sur le sentier d'un temple, Toshogu, dont j'avais lu la description sans savoir que c'était celui là précisément. Un des plus vieux en fait. Qui a survécu au temps, à la guerre (Tokyo a presque tout perdu pendant la deuxième guerre).
On s'approche donc, on se purifie en mettant de l'eau sur nos mains, dans notre bouche, que l'on recrache. Et là y a une procédure: s'incliner deux fois, sonner la cloche pour avertir les Dieux que nous sommes là, jeter une pièce, prier, s'incliner, taper deux fois dans nos mains, s'incliner et quitter à reculons. Un grand frisson m'a traversé le corps. Je ne suis pas shintoïste, bouddhiste, ou autre, mais le rituel m'a ému. Il est libre me semble-t-il. Simple. On voit les dames entrer, le faire rapidement, repartir à leurs tâches, les hommes en cravate se laver rapidement les mains, passer, s'incliner, repartir produire du profit... Je sais pas. J'ai aimé ça. Ça m'a détendu.

Ensuite, je suis revenu à la maison.
Puis, je suis retourné dans Shibuya voir un mauvais film dans un centre culturel magnifique. Quand je suis sorti, la jungle. je le dis souvent, mais là je le dis parce que c'était samedi soir et j'étais le plus vieux de la gang. Shibuya, c'est le quartier in, pop, branché et ce qui est amusant, c'est de se planter à la sortie de la gare de métro et voir le monde chercher leurs amis. Parce que les rues ont pas de nom ici, les grandes avenues, oui, mais pas toutes les rues, on comprend pourquoi. Alors, les gens se donnent des repères pour se trouver: sous la statue du Mori center, telle librairie, etc. Or, devant la gare, c'était marrant de voir les jeunes parler au cell en regardant par-dessus la foule pour trouver celui ou celle ou ceux qu'ils attendaient. Et se trouver en japonais: ahhhhhiiiihihiiiiii. Vivent les cellulaires. Qu'est-ce qu'ils faisaient y a dix ans? Ils se faisaient des pancartes? Ils amenaient leur téléphone de la maison? Ils criaient? (Dieu, j'espère que non!)

Puis, aujourd'hui, je me suis payé une grosse matinée, grasse et tout. Suis allé dans le quartier des libraires, rien de spécial. L'intellectuel fut déçu.
Mais j'ai fini dans Ginza, le quartier des riches, les rues étaient piétonnières, dimanche relax, comme je les aime. Je bourlingue à gauche à droite et je finis au Kabuki-za.
Je pense que je vous garde ça pour demain...
C'est tout de même un monument historique et un trésor national que ce théâtre comique!
Je vous reviens alors... (suspenseeeee)

Sur ce, bonne nuit.

Votre dévoué,
Fledxx

Photos:
1-Tiroirs de malheur, le truc gris, c'est la boîte avec les bâtons
2- Feuille de malheur...
3- Femme se purifiant avec l'encens

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