vendredi 19 septembre 2014

Jour 2, qui est en fait le jour 1

Bonjour.
Me revoici, sur les rails, déjà complètement arrivé.
Pas le choix.  J'ai un horaire.
La matinée a drôlement commencé, pas capable de trouver un étole de guichet qui accepte ma carte, comme si y avait une affaire japonaise contre VISA (ou contre moi mais ma paranoïa est pas si intense).

En tout cas, c'est pas si intéressant considérant que je me suis encore une fois retrouvé dans cette ancienne école, la même que les deux dernières fois, dans le même local, pour retrouver ma belle ancienne et nouvelle gang de Bukkushuppu.
Vous dire l'émotion.

À l'entrée du dit local, sur les murs, une série de posters de la pièce avec toute la distribution.
Puis, la porte coulissante qui s'ouvre et derrière, la belle Kayo qui me voit, et qui explose, tout comme moi.  C'est fou parce que y a pas de mots (et c'est pas une expression ici, c'est littéral) y a pas de mots, on se comprend pas.  Je sais pas comment lui hurler tout ce que j'ai le goût de lui dire et vice-versa.  Alors, on se serre très fort en faisant aaaaaahhhhhhhhhhh.  Ça doit sûrement vouloir dire de quoi.  En tout cas, c'est plein de quelque chose, ça c'est sûr.


Puis le beau Ken.  De retour de la première édition, tout aussi charmant.  On dirait que personne vieillit ici.  En me préparant ce matin, je me disais: y vont se dire, y a pris du poids lui, ou y a moins de cheveux... je sais pas ( j'ai pas l'intention de vous donner plus d'exemple, c'est déjà assez déprimant), bref, Ken avait 25 ans y a cinq ans et pis là, il en a 25 et demi disons.  C'est étonnant.

(ici en train de repasser sa chemise en coulisse pour le lendemain...  y est 18h12)

Puis, je rencontre les deux nouveaux.  Romu et ....  Ah ciboire, je me rappelle pas.  Je vous le dis demain.  Mettez ça sur le dos du décalage.
Bref, deux nouveaux acteurs.
Depuis un temps, ils répètent sans moi, avec Kame-san (le producteur) et son équipe et Kayo, en qui j'ai une confiance totale.  Elle comprend tellement vite. Je me dis qu'elle doit les avoir aligner comme du monde.
En tout cas, ils sont prêts à enchainer.
Ils vont me présenter le fruit de leur travail et me demande de commenter et corriger après.  Ben quin.

Les 5 premières minutes, c'est une bande qui narre et y a une chorégraphie de livres et de manipulations (qui dans le show se font dans le noir).  À ce moment, je me suis dit en les regardant: mais mais mais, sont donc ben parfaits, tout est impeccable.  Je me voyais pas prendre une note pis pas savoir quoi dire et donc ne pas justifier ma présence.   Malaaaaiiiise.

Mais bon, j'ai eu de la job finalement.
Les deux nouveaux sont légèrement à côté de la plaque.  Pas mauvais, mais caricaturaux.  Juste trop.  Ça manquait de fond.  Pas assez pour me mettre à pleurer quand même.  Rien de grave.

À la fin, y avait placé un salut.
(ça c'est drôle quand même, parce qu'on se fait la joke des fois en salle de répet alors qu'on place ça à la dernière minute...  )

Puis, Kame-san est venu me voir et me dire que les changements étaient en fonction du fait que la pièce est pour adultes et que c'était mieux de le faire comme ça que comme on les avait fait originalement.  Que les japonais comprendrait mieux. Bref, un peu n'importe quoi comme explication.  Ben oui.  Ben oui, que je me suis dit.   Je sais comment le comprendre astheure.  On dirait qu'il lutte contre moi des fois... pas méchamment, je le sais bien.  Mais quand même, ça c'était n'importe quoi.

Bref, y avaient des notes.
Et ben du ramanchage à faire en après midi.
Mais j'avais une super traductrice, une sino-américaine, de mère texane et de père japonais.
Brillante, et belle comme tout.  Dans les mangas, les filles ont parfois les traits plus occidentaux qu'orientaux, comme elle.  Je me disais en la regardant qu'elle avait l'air d'un pétard dans un manga.
Et elle traduisait super bien.  On le sent ça.

J'ai failli tomber dans le décor, sinon.
Et en fin d'après midi, mon sentiment d'imposteur était passé. et notre belle équipe travaillait fort fort, et ensemble.  On a fait du ménage.  On a jasé des personnages.  Kayo hochait de la tête pour m'appuyer.   Kame-san avait l'air heureux, sauf pour la scène finale, mais je vais tenir mon bout je pense.   Victor et Petra, c'est pas encore gagné, mais y a pas de quoi faire un référendum.

C'est fou le temps qui passe.
C'est fou comme tout change et tout passe et tout revient vite et nous rassure.
C'est fou comme on n'est pas loin les uns des autres.  Comme on arrive à se comprendre.
C'est fou.

En terminant, une chose plus triste.  Dans le décor, sur les livres, à la création, on avait écrit nos noms comme souvenir.  Y donc les noms des acteurs, le mien, celui de Marie Josée.   De loin, ça paraît pas mais pour nous c'est plaisant.  Ça laisse une marque.
Sur un des livres, y a le nom d'Élise.
Le coeur m'a explosé.
Ben oui, on était ensemble en 2009.
Ça aussi c'est fou.

Mais Élise, ton décor est là, bien solide.
Il soutient cette équipe formidable qui t'avait séduite alors.
Ton nom est là.
Tu dois être pas loin.
La librairie c'est une affaire de fantômes.
De liens qui se tissent dans l'absolu, contre tout.
Et ton nom est là.
Tu es là.
Oyasuminasai ma chère x






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