jeudi 2 octobre 2014

Montée de plaisirs artistiques.

Oh boy. 
Voir en deux jours le plus beau du monde. 
Bon j'exagère. 
Mais dans le palmarès des plus beaux musées du monde, on a topé le #1 et #1 ex-aequo. 
Malade mental. 
Intelligent. 
Sensible. 
Inimitable. 
Naoshima. 
Teshima. 

Ce sont des îles dans le sud de Okayama, qui elle est à une heure d'Osaka vers l'ouest. 
Pour l'histoire rapide, y a un type qui s'appelle Bennesse qu'y a ben de l'argent pis qu'y a acheté des terrains sur l'île de Naoshima avec vue sur le sud (et Matsuyama et les autres îles autour) et qu'y a construit des espaces musée avec l'aide de Tadao Ando, le plus grand des architecte au monde, en tout cas dans mon monde à moi. Et ça donne Bennesse House et Chichu Museum (qui veut dire souterrain).  
Mais toute l'île est habitée de cet esprit artistique. 
En fait, si c'était pas de ses musées, elle serait une ile comme les autres, un beau bourg de pêcheurs, une terre dont on fait le tour rapidement.  
Mais c'est devenu ça, un incontournable.  Toute la gestion des déchets est faite de manière écologique et les gens s'y promènent en bus et en vélo.  Tranquille comme tout. 

La Bennesse House est entourée de trois complexes hôteliers magnifiques aussi, dont les terrains sont gréés d'oeuvres d'art.  On passe d'une plage à une oeuvre, à une colline, à une plage, à une oeuvre. 
On peut y dormir et avoir accès aux musées toute la nuit.  Mais je vous laisse imaginer le prix.   On  n'a pas osé.  On dormait dans la ville en face, Uno, ben ordinaire, mais avec vue sur la mer et la chance incroyable d'être si près de Naoshima et Teshima.  La traversée coûte 6$ aller/retour.  Y a des petits hôtels sur l'île, mais ils étaient no vacancy, comme à Old Orchard quand j'étais petit. 

Juste avant les musées, y a Project Art house.  Dans le village d'entrée, y a des maisons de pêcheurs qui étaient abandonnées.  Bennesse les a achetés et donnés à des artistes pour qu'ils en fassent ce qu'ils voulaient.  Six maisons traditionnelles revampées.   Celle de Tadao Ando vaut le détour.  On entre dans le noir et l'oeuvre se révèle au rythme des yeux qui découvrent l'espace.  Une installation lumineuse simple et combien touchante.  Si c'étaient pas des ti-français qui avaient peur et que leurs parents consolaient pas.   Bon.  
C"est beau de voir tout le monde passer d'une maison à une autre.  
C"est juste beau. 
Des fois, les oeuvres sont simples, douces, en lien avec la nature de la maison. 
Des fois non, ça casse, ça s'impose, ça dénature.  Ça hurle. 
Premier mini orgasme.
On aurait pu s'en aller en disant: oh wow quelle affaire parfaite.  J'aime. 
Mais non. 

On monte vers Bennesse.
La bâtisse. 
Juste la bâtisse, 
Comment vous dire? 
Si un jour j'ai du cash, je me fais construire une maison par lui. 
Fait cocasse: on s'était inspiré de lui pour créer le décor de La famille se crée en copulant à l'UQAM. 
La salle centrale est une rotonde de quoi? 20 mètres de haut?  Une seule oeuvre dans le centre.  On monte ou descend par une passerelle, y a un escalier juste pour multiplier les points de vue qui mène nulle part. 
Trois chaises.  
Une fenêtre au deuxième. 
Une porte en bas, une en haut de la passerelle.  
Ça se dit pas. 
En tout, y a quoi, 15 oeuvres dans le musée?  L'espace est au centre de tout.  Une cour extérieure fermée, avec deux grandes pierres blanches sur lesquelles on se couche pour regarder le ciel, encadré des murs qui montent de deux étages.  
Sinon, la vue sur la mer, puisque nous sommes presque au point le plus haut de l'île. 
Orgasme numéro 2. 
Dire qu'on pensait que c'était ça. 

Chichu était fermé, on a dû revenir le lendemain.  
On savait pas si on allait avoir le temps. 
Mais le temps a été bon pour nous.  
Partis tôt ce matin, on a repris la route et la vague, vers Naoshima. 
Pour voir donc Chichu. 

De l'extérieur, vous ne verrez jamais le musée. 
Et de l'intérieur, vous ne verrez jamais l'extérieur sinon le ciel. 
Quatre artistes seulement, dont Ando et son espace en soi. Qui est une merveille, la huitième. 
Je ne sais pas comment vous dire. 
Je ne sais pas. 
L'éclairage est tout naturel et donc se déplace avec le soleil.  Les couloirs sont plongés dans une pénombre certaine.  Mais les salle d'expos sont belles, grandes.  On entre dans les oeuvres parfois et pis même quand ce sont des toiles de Monet qui sont grandes et dans des espaces si intelligents, qu'on a l'impression en avançant vers elles, d'entrer dedans aussi. 
Je ne sais pas comment vous dire. 
Le café est une oeuvre d'art. 
C'est tout dire. 

Et comme je vous disais, le temps a été bon, mais la température aussi.  Il pleuvait sur le Japon sauf là et les nuages et le soleil étaient juste parfaits pour nourrir ces oeuvres de génie. Lieu compris. 
Et on a eu le temps de se rendre au Musée d'art de Teshima, île juste à coté. 

Une autre affaire pas de rapport. 
Juché sur une colline verdoyante, luxuriante, juste à coté d'une rizière, l'espace est cerné d'un trottoir de béton.  On fait un tour en forêt, on peut voir la mer et le port en bas.  Puis, on entre dans une goutte d'eau blanche, de dehors on dirait le pays des Teletubbies, mais mon Dieu que c'est réducteur.  
C'est immense, c'est blanc et tout de courbe.  Juste l'espace vaut le détour.  Y deux trous de forme ovale qui donnent vers le ciel. 
Et au sol, on pense qu'il a plu parce qu'il y a de l'eau, des flaques ci et là.  Mais non.  C'est ça l'affaire.  De minuscules minuscules trous, de l'eau sort goutte à goutte et crée des gouttes plus grosses qui glissent vers des endroits plus creux.  Forment des petites mares.  On les contourne, on les suit.  On les entend couler dans d'autres trous, comme des petites petites chutes.   
La montée orgasmique de cette journée atteignait alors des sommets d'émotions. 

Je n'ai jamais rien vu de tel. 
Jamais. 

Sinon, les Hawks ont gagné la saison de baseball. 
Pis ben le Shinkansen a 50 ans aujourd'hui. 
50 ANS. 
1964, le Japon se dotait du Shinakansen, la 20 existait même pas pis on a encore un train qui s'arrête pour laisser passer les trains de marchandise.  Dieu merci, astheure y est à l'heure la plupart du temps. 

Hey bye. 




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